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Sécurité dans la remise des médicaments

Distribution des médicaments en EMS: pistes et bonne pratiques pour améliorer la sécurité.

 
 
L’objectif de la prise en charge médicamenteuse est d’assurer au bon patient l’apport du bon médicament, au bon moment, à la bonne posologie et selon la bonne voie d’administration.  C’est la fameuse règle des « 5 B », qui sert de fil conducteur à la sécurisation de l’administration médicamenteuse.

Des risques d’erreur sont cependant possibles tout au long du processus lié au circuit du médicament. Ces risques sont plus élevés dans certains services de soins, notamment dans le domaine de la gériatrie, en raison des comorbidités, de la polymédication et des interactions médicamenteuses que l’on y rencontre. Compte tenu des particularités liées au profil des personnes âgées, les EMS accordent une attention soutenue à la prévention de ces erreurs, en travaillant notamment à l’amélioration des processus, du management, de l’ergonomie et de la conception de l’activité liée au circuit du médicament.

Les actions de l’AVALEMS

L’AVALEMS a pour mission d’initier des réflexions sur des thématiques métiers et soutenir les projets qui favorisent les bonnes pratiques pour les soins de longue durée.

Le prix de l’AVALEMS récompense chaque année le travail de Bachelor d’un.e étudiante de la HES-SO Valais/Wallis. C’est un moyen de créer des ponts entre la recherche et le terrain. Dans ce cas cela permet de soutenir les efforts et les bonnes pratiques pour améliorer la sécurité de la remise des médicaments.

Mais l’association s’engage également d’autres manière. Elle soutient par exemple le projet national progress !, mené par la Fondation Sécurité des patients suisse.

L’AVALEMS coordonne également le déploiement et le développement continu du système de management de la qualité Qualivista, déployé dans l’ensemble des EMS du Valais. Dans ce système une série de critères liés à la gestion des médicaments sont spécifiés.

L’association réunit également chaque année les assureurs maladie et les pharmaciens dans le cadre d’un contrat d’assistance pharmaceutique.

Les sources d’erreur
Les erreurs médicamenteuses sont de deux natures : il y a d’une part les effets indésirables du médicament, provoqués par un médicament pris seul ou en association avec d’autres, pouvant donner des interactions avec des conséquences potentiellement graves. Il s’agit alors d’iatrogénie et relève de la pharmacovigilance. Elles sont à distinguer des erreurs médicamenteuses, c’est-à-dire celles consécutives à l’organisation de la prise en charge du médicament.[1] L’erreur médicamenteuse est l’omission ou la réalisation non intentionnelle d’un acte relatif à un médicament, qui peut être à l’origine d’un risque ou d’un événement indésirable pour le patient. Par définition, l’erreur médicamenteuse est évitable car elle manifeste ce qui aurait dû être fait et qui ne l’a pas été au cours de la prise en charge thérapeutique médicamenteuse d’un patient. [2] Elle peut concerner une ou plusieurs étapes du circuit du médicament, telles que l’emballage, l’étiquetage, la nomenclature, la prescription, la communication des ordres, la dispensation, la préparation galénique, la délivrance, l’administration, le suivi thérapeutique…[3] La provenance des erreurs dans le circuit du médicament se répartit de la manière suivante :

 

Des défaillances humaines sont parfois en cause. Parmi celles-ci, on distingue les défaillances actives, comme les erreurs de raisonnement, et les défaillances latentes, qui sont liées au management, à l’ergonomie et à la conception de l’activité elle-même.[5] Les facteurs qui influencent la performance sont par exemple :

–        La distractibilité

–        La charge de travail élevée

–        Le bruit ambiant

–        Le mauvais éclairage

–        Le rangement serré des médicaments

–        L’interruption dans le processus



[1] HAS Haute Autorité de Santé. (2015, novembre). Sécuriser la prise en charge médicamenteuse en établissement de santé – QUESTIONS / RÉPONSES. Service presse HAS. Consulté à l’adresse https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2015-11/qr_conciliation_medicamenteuse.pdf

[2] Ibid

[3] Meier Béatrice. (2001, décembre). Dispensation des médicaments – Evaluation des erreurs à différentes étapes du processus. Université de Lausanne et université de Genève – Ecole romande de pharmacie. Consulté à l’adresse https://pharmacie.hug.ch/sites/pharmacie/files/ens/mas/ diplome_bm.pdf

[4] Prof. Pascal BONNABRY. (2008, octobre). L’erreur est humaine… comment améliorer la sécurité des patients ? Présenté à L’erreur est humaine… comment améliorer la sécurité des patients ? Genève, Suisse. Consulté à l’adresse https://pharmacie.hug.ch/ens/conferences/pb_erreur_officine_cours_cap08.pdf

[5] ibid

Prévenir et agir contre les interruptions dans la remise des médicaments

Delphine Peyla, infirmière diplômée et lauréate du prix AVALEMS 2020 a analysé, dans son travail de Bachelor, les interventions permettant de réduire les interruptions du personnel infirmier lors de l’administration de médicaments. Par sa contribution, elle met en lumière un aspect dont les professionnels de la santé n’ont souvent pas assez conscience : « Non, il n’est pas normal d’être interrompu à de multiples reprises lorsqu’on prépare ou administre des médicaments. » Ces interruptions sont une source potentielle d’erreur certaine, et le travail de Mme Peyla a le mérite de mettre en lumière cet aspect particulier, et de suggérer 3 types d’intervention très concrètes pour tenter de réduire l’influence de ce facteur.

Lire la synthèse de sa recherche dans l’article publié sur le site de l’AVALEMS

Lire le travail de Bachelor complet