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Gestion de crise

Pénurie d’énergie

Suite au courrier du 7 septembre 2023 (cf. InfoMembres n° 278) dans lequel les autorités demandent aux EMS de se préparer à fonctionner « en mode dégradé » durant cinq jours, M. Jean-Blaise Seppey de l’Office du médecin cantonal a répondu à des questions lors d’une visio-conférence organisée par l’AVALEMS le 27 novembre 2023. 

Les membres invités à continuer de faire parvenir leurs questions à l’AVALEMS par e-mail (info@avalems.ch). 

Attente du SSP envers les EMS 

Les EMS doivent avoir réfléchi et être préparés au scénario de pénurie d’énergie. Concrètement, cela implique d’être en capacité de délivrer un minimum de prestations prioritaires en attendant soit que la situation soit rétablie, soit que le canton puisse déployer un dispositif de soutien dans la prise en charge des résidents. Chaque établissement doit faire de son mieux pour prévenir ce qui pourrait arriver. 

Les documents sur le site d’ARTISET « Check-list en cas de blackout » et « Crise énergétique – analyse des risques en EMS » sont les outils de base auxquels se référer. Le document de référence pour les CMS est partagé à titre informatif ici

Mode dégradé

Le mode dégradé entend pour les EMS de pouvoir fonctionner le plus longtemps possible en préservant leurs routines habituelles. Il s’agit de maintenir les résidents le plus longtemps possible au sein de l’établissement tout en se préparant à des solutions de repli (par exemple rassemblement des résidents dans un lieu chaud et éclairé comme des abris, des salles de gym, etc.) 

Soutien du canton en cas de crise 

En situation de crise de manière générale et en cas de pénurie d’énergie généralisée, il serait impossible pour le canton de fournir du soutien matériel (génératrices, pompes à essence de secours, véhicules d’urgence) et des ressources humaines à toutes les institutions (hôpitaux, EMS, CMS, etc.) concernées, d’où l’importance de prendre des précautions et de disposer d’un plan le cas échéant, en partant du principe qu’aucune aide extérieure ne sera fournie.  

Le délai nécessaire estimé permettant au canton de s’organiser pour déployer de l’assistance à l’échelle du territoire est de 5 jours. 

En cas de crise, des « points de rencontre uniques » permettant d’assurer un lien et une communication avec la population générale seront établis dans chaque commune. Il s’agit de lieux de repli disposant entre autres d’un équipement minimum et d’une personne en uniforme avec une radio. Ces lieux doivent être identifiés au cas par cas. Concrètement, cela impliquerait que chaque EMS charge une « estafette » de faire le lien entre l’établissement et ce point de rencontre. Il n’est pas exclu que certains EMS puissent faire office de points de rencontre uniques si les critères sont remplis (lieu permettant d’être au sec, au chaud, disposant d’une génératrice et de réserves d’eau, en général proche du bâtiment communal et des abris de protection civile) mais il n’est pas question d’aller aussi loin à ce stade. Une communication sur cette question suivra en décembre via un communiqué de presse.  

Groupe électrogène 

Il n’est pas question pour les EMS de devoir combler le manque d’énergie disponible habituellement sur le réseau par une génératrice qui permettrait de fonctionner comme à leur habitude. Pour les EMS qui souhaiteraient tout de même s’équiper, la question d’une génératrice de secours permettant de garantir – notamment en situation de délestage – un fonctionnement minimal durant quelques heures (ascenseurs, lumière, etc.) apparaît plus pertinente. Une génératrice de secours implique une demande d’autorisation simplifiée auprès de la commune – pour la construction – et de se coordonner avec le fournisseur d’électricité.   

A relever qu’en cas de crise généralisée, le ravitaillement des génératrices (gourmandes en carburant) n’est pas prévu par le dispositif. L’éventualité de constituer un stock pour les EMS devrait faire l’objet de décisions réservées, qui pourront être traitées par le canton qui fera ensuite des arbitrages.  

Communication  

L’acquisition de radios n’est pas indispensable. Les feux bleus disposent de radios (ne nécessitant pas de relais par antennes ou alors avec des relais alimentés). En cas de crise, il sera question de fonctionner en comptant sur les ressources existantes habituelles le plus longtemps possible, faute de quoi le chaos pourrait rapidement survenir. Le point de rencontre unique qui rassemblera les gens reste à ce jour le moyen de communication privilégié.  

Gestion des eaux usées  

Un groupe de travail analyse la question de l’alimentation et de l’évacuation des eaux en cas de crise de manière générale et de coupure. Cette question ne devrait pas préoccuper les EMS à ce stade au-delà des éléments cités dans le document de référence sur l’analyse des risques.  

Rôle de l’hôpital 

L’hôpital ne désemplit pas et ne dispose pas de lits ni de personnel permettant de reloger les résidents des EMS. L’hôpital, au même titre que les EMS, doit pouvoir être à même d’assurer un maximum de prestations de première nécessité (urgences, soins intensifs, néonatalogie, etc.) et devra se réorganiser de sorte à ne garder que les patients qui ne peuvent pas rentrer chez eux. 

À la différence des EMS, les hôpitaux disposent en sous-sol d’un abri protégé prévu en cas de guerre. Il s’agit d’infrastructures des années 70-80 qui s’apparentent à des abris de protection civile. Les hôpitaux de Sion et de Brigue pourraient, d’ici 1 à 2 ans, prendre en charge des patients stabilisés (environ 120 lits par hôpital) dans leurs infrastructures souterraines, mais ce pour répondre aux besoins de tout le canton.  

Soutien de la protection civile

Très peu de ressources sont mobilisables en cas de crise dans des délais inférieurs à 10 à 15 jours. Au niveau des EMS, les plannings doivent pouvoir continuer d’être tenus par les collaborateurs.  

Risque de pénurie d’énergie pour l’hiver 2023/2024

Selon les dernières informations reçues de la part de la Confédération, il semblerait que les perspectives soient meilleures que l’an dernier et que le risque soit moindre. Néanmoins une préparation reste de rigueur dès lors que tous les établissements sont à la merci d’un blackout en raison, par exemple, d’une tempête.  

Organe de conduite en cas de crise  

Un poste de commandement de crise sera établi à Sierre sous le château Mercier. Un représentant de chaque partenaire devra pouvoir être inclus. Plus d’informations suivront d’ici le 2ème semestre 2024.